« En fait, Stephanie De Groof est notre vraie capitaine, mais pour la compétition en salle, elle m’a laissé le brassard de capitaine. Le fait que je sois allemande doit y être pour quelque chose « , rit Anabel Herzspung.

La petite amie du meilleur gardien de but allemand, Tobias Walter, vient de Berlin. Elle a combiné ses études à Hambourg avec le hockey au club de Harvestehuder, puis a fait une saison de hockey et a appris l’anglais à Surbiton. Elle effectue maintenant sa deuxième saison avec le Dragons. En équipe de jeunes, Herzspung était reprise en sélection nationale allemande, mais « Die Da nas » – l’équipe nationale allemande – n’est plus venue la chercher. « L’incertitude était trop grande« , dit Anabel Herzspung. « Les chances que je devienne une valeur sûre de l’équipe étaient plutôt faibles. J’ai rapidement opté pour une carrière universitaire en combinaison avec le hockey de haut niveau« .

Durant la saison 2017-2018, Anabel Herzspung a été championne d’Angleterre avec Surbiton. « En finale, nous avons battu Holcombe.. C’était une grande année. J’ai joué aux côtés de trois médaillées d’or du Team GB à Rio et j’ai appris à connaître une culture différente. En fait, j’avais l’intention de retourner en Allemagne après l’année passée en Grande-Bretagne, mais Tobias a ensuite reçu la proposition de jouer au hockey avec le Dragons. Après m’être assurée de pouvoir suivre mon master à l’Université d’Anvers, le choix fut facile. En attendant, nous travaillons sur notre deuxième saison au Dragons. Nous vivons à deux pas du parc de Brasschaat et nous nous retrouvons dans une ambiance familiale au sein du club. En termes d’expérience, le club est en fait assez semblable à celui de Harvestehuder. Je travaille chez Telenet à Malines depuis septembre et je peux combiner cela avec le fait de jouer au hockey de haut niveau au Dragons« .

« En Belgique, le hockey en salle commence à se construire avec les équipes de jeunes. »

En tant qu’Allemande, il n’est pas étonnant qu’Anabel Herzspung ait attendu avec impatience le début de la compétition en salle. « En Allemagne, le hockey en salle fait partie intégrante de la culture du hockey « , dit-elle.  » La compétition là-bas se déroulera dans trois mois et il y aura autant d’entraînements que pendant la saison outdoor. Nous prenons le hockey indoor très au sérieux. Dans la mesure du possible – il y a parfois un chevauchement avec les compétitions de l’équipe nationale ou les matchs de la Pro League – tous les meilleurs joueurs de hockey allemands participent à la compétition en salle« .

« En tant que bon joueur indoor, vous maîtrisez les bases du hockey de toute façon. C’est juste amusant de jouer un jeu de passes rapides. Avec Harvestehuder, j’ai joué une fois la finale du championnat indoor en Allemagne. En Angleterre, je suis restée sur ma faim. Là-bas, la saison indoor a duré exactement deux week-ends. »

La saison dernière, Herzsprung a joué avec les dames des Dragons en D1 et la montée en DH s’est rapidement concrétisée. Il est logique que l’Allemande se sente plus à l’aise dans le championnat de Belgique en ce moment.  » Le niveau en Allemagne est bien sûr beaucoup plus élevé, mais on remarque quand même qu’en Belgique, l’intérêt pour le hockey en salle grandit. On peut voir que les jeunes joueurs, surtout, maîtrisent mieux les compétences du hockey indoor. Au Watducks, j’ai vu évoluer de jeunes joueuses assez douées et dans notre équipe, Fleur Verboven est un bon exemple. Elle est prometteuse. En ce qui me concerne, je pourrai m’entraîner davantage. Avec le Dragons, nous nous entraînons une fois par semaine et c’est trop peu. La volonté est là, mais la recherche d’une infrastructure adéquate reste un problème« .

Pendant ce temps, Anabel Herzspung s’en sort bien dans la compétition en salle avec le Dragons. L’équipe a récolté 12 points sur 24.  « Les équipes sont audacieuses« , explique-t-elle. « Tout le monde peut gagner contre chacune des équipes. Douze points nous placent en cinquième position avec seulement trois points de retard sur le leader, le White Star. Je suis convaincue que nous pouvons battre tout le monde et que nous pouvons aller décrocher un ticket pour les play-offs. En plus, nous allons récupérer notre gardienne Marie Goethals de Mude. »

« Mes principales qualités en tant que joueuse indoor ? J’ai déjà une certaine expérience, et en tant qu’Allemande, je n’abandonne jamais », dit-elle en riant. « Je joue avec beaucoup d’énergie et je me battrai toujours jusqu’à la dernière minute. »

Fin janvier, nos Indoor Red Panthers seront aux Championnats d’Europe à Minsk pour la tâche ingrate d’affronter l’Allemagne lors des phases de poules. « Si j’ai bien compris, les dames belges s’entraînent depuis un certain temps, mais ce n’est pas le cas en Allemagne », dit Annabel Herzspruch. « Je n’ai moi-même aucune idée des joueuses qui iront bientôt en Biélorussie. Habituellement, la sélection est réalisée au dernier moment, presque au hasard. Mais cela ne veut pas dire que l’Allemagne ne prend pas ce Championnat d’Europe au sérieux ou qu’elle part avec moins d’ambition. La qualité de la compétition allemande en salle est si élevée qu’il suffit que les joueuses soient bien préparées pour débuter le championnat et y jouer avec succès. Le rôle du favori à Minsk sera en effet pour l’Allemagne« .

 « Aussi l’année prochaine au Dragons »

Annabel Herzspung a passé ses vacances de Noël à Berlin et, mis à part la saison en salle, elle se réjouit déjà du deuxième tour outdoor. « Parce qu’avec le Dragons, on s’en sort très bien », dit-elle. « Avec Valerie Magis, Fleur Brothers, Eugenia Bianchi : ce sont de véritables renforts pour notre équipe. Nous avons gagné sept de nos neuf matchs et j’ai même pu marquer deux buts. Non, ce n’est pas du tout mon habitude. D’habitude, je suis plutôt la passeuse. »

L’année prochaine, Annabel Herzspung pourra encore être supportée sous les couleurs du Dragons. « Chez Telenet, je suis un programme de stage de deux ans « , dit-elle. « Donc Tobias jouera aussi au Dragons l’année prochaine. (rires) Après ça, on attendra et on verra ce qui se passe. Je ne planifie pas à l’avance, et ma carrière professionnelle passe avant tout. Nous verrons où la vie nous mènera. »